…..Il est difficile d’écrire sur le travail de Denis Brihat sans parler aussi de sa vie : son œuvre est en effet le résultat d’un choix d’existence, d’un engagement constant pour la photographie. C’est certainement une attitude que l’on rencontre plus couramment en peinture : l’artiste tout entier consacré à sa création, véritable raison de vivre et obsession de chaque jour, est une image qui traverse l’histoire de l’art. Elle est plus rare en photographie, mais prend tout son sens en ce qui concerne Brihat.
Extrait du texte de Didier Brousse -Monographie Brihat – 1958 -2012 – Ed. Le Bec en l’air -2015
Didier Brousse, fondateur et directeur de la galerie Camera Obscura, Paris
Comme Francis Ponge, Denis Brihat a choisi le parti pris des choses, c’est-à-dire de restituer la nature en l’exprimant à la fois dans la jubilation et le retrait, en conservant la distance, mais en épousant si fort l’objet qu’il figure intrinsèquement dans sa réalité physique. Difficile d’exalter mieux la beauté que cette humilité. Pas de pathos, jamais. Une rigueur et une maîtrise constantes, un contrôle de soi qui étonne d’autant plus qu’il est au service de la révélation de la splendeur, de la magnificence du réel.Le tour de force est de faire oublier la technique et le travail préliminaires pour mettre en évidence l’obscur et l’invisible qui apparaissent soudain et s’épanouissent.
extrait de la préface “ Le jardin du monde “ – 2005
Charles-Henri Favrod
Regarder longtemps: c’est tout le secret de Brihat ……
On disait autrefois d’un enfant travailleur et intelligent qu’il était sage comme une image. J’ai longtemps été intrigué par ce rapprochement de deux des plus beaux mots de la langue humaine. Il y avait bien la rime, mais la raison? La raison qui apparente la sagesse et l’art des images, c’est peut-être dans cette maison rustique du Luberon qu’on en trouve la meilleure illustration. “
dans : Le crépuscule des masques (éditions Hoëbeke)
Michel Tournier , de l’Académie Goncourt
De part et d’autre du miroir: 1965